Le Plan de Reconstruction de Moscou Par Staline en 1938
Après la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie, Staline lança l’ambitieux plan des Vyssotnyé Zdania (Высотные здания), aussi appelés Vyssotki (Высотки). En russe, les deux appelations font référence au mot vyssoko qui veut dire « haut ». Leur aspect si caractéristique en fait des symboles de la capitale russe. Ils furent construits dans un style éclectique qui s’inspire…
Après la victoire de l’URSS sur l’Allemagne nazie, Staline lança l’ambitieux plan des Vyssotnyé Zdania (Высотные здания), aussi appelés Vyssotki (Высотки). En russe, les deux appelations font référence au mot vyssoko qui veut dire « haut ».
Leur aspect si caractéristique en fait des symboles de la capitale russe. Ils furent construits dans un style éclectique qui s’inspire à la fois du baroque des tours du Kremlin, du gothique et de celui des gratte-ciel américains des années 1930. On qualifie parfois ce style, typique de l’architecture stalinienne massive et pompeuse, de « gothique stalinien ».
À l’origine, huit gratte-ciel étaient prévus, symbolisant les huit cents ans de la capitale (1147-1947) : les sept gratte-ciel moscovites actuels et un qui n’a jamais été construit, le Palais des Soviets. En 1933, la première Cathédrale du Christ Sauveur a été détruite pour faire place à ce Palais des Soviets, une gigantesque tour de 315 mètres de haut, surmontée d’une statue de Lénine de 100 mètres. Ce palais était destiné à être l’un des fleurons de la reconstruction de Moscou prévue par Staline, au même titre que les grands boulevards, les gratte-ciel et le Métro de Moscou. De plus, ce palais aurait été l’une des plus hautes constructions du monde si le projet avait abouti. Le Palais des Soviets Le Palais des Soviets
Toutefois, le site s’est avéré trop fragile géologiquement pour supporter une telle structure, de plus l’immeuble aurait eu pour inconvénient d’écraser visuellement le Kremlin. Le projet fut finalement abandonné et le célèbre et gigantesque hôtel Rossia fut édifié en remplacement. Les fondations du palais furent utilisées pour créer la piscine Moskva, plus grande piscine chauffée d’Europe, fermée dans les années 1990 pour laisser la place à la reconstruction de la deuxième Cathédrale du Christ Sauveur, commencée en 1995.
Finalement, quelques années plus tard, après la construction des sept autres gratte-ciel, la huitième tour fut construite… à Varsovie, selon les plans de l’architecte Lev Vladimirovitch Roudnev. Ainsi, le Palais de la Culture et de la Science fut complétée en 1954.
Leur aspect si caractéristique en fait des symboles de la capitale russe. Ils furent construits dans un style éclectique qui s’inspire à la fois du baroque des tours du Kremlin, du gothique et de celui des gratte-ciel américains des années 1930. On qualifie parfois ce style, typique de l’architecture stalinienne massive et pompeuse, de « gothique stalinien ».
À l’origine, huit gratte-ciel étaient prévus, symbolisant les huit cents ans de la capitale (1147-1947) : les sept gratte-ciel moscovites actuels et un qui n’a jamais été construit, le Palais des Soviets. En 1933, la première Cathédrale du Christ Sauveur a été détruite pour faire place à ce Palais des Soviets, une gigantesque tour de 315 mètres de haut, surmontée d’une statue de Lénine de 100 mètres. Ce palais était destiné à être l’un des fleurons de la reconstruction de Moscou prévue par Staline, au même titre que les grands boulevards, les gratte-ciel et le Métro de Moscou. De plus, ce palais aurait été l’une des plus hautes constructions du monde si le projet avait abouti. Le Palais des Soviets Le Palais des Soviets
Toutefois, le site s’est avéré trop fragile géologiquement pour supporter une telle structure, de plus l’immeuble aurait eu pour inconvénient d’écraser visuellement le Kremlin. Le projet fut finalement abandonné et le célèbre et gigantesque hôtel Rossia fut édifié en remplacement. Les fondations du palais furent utilisées pour créer la piscine Moskva, plus grande piscine chauffée d’Europe, fermée dans les années 1990 pour laisser la place à la reconstruction de la deuxième Cathédrale du Christ Sauveur, commencée en 1995.
Finalement, quelques années plus tard, après la construction des sept autres gratte-ciel, la huitième tour fut construite… à Varsovie, selon les plans de l’architecte Lev Vladimirovitch Roudnev. Ainsi, le Palais de la Culture et de la Science fut complétée en 1954.
Les bâtiments
Nom | Nom en russe | Étages | Station de métro adjacente |
---|---|---|---|
Université d’État de Moscou | Московский государственный университет (МГУ) | 36 | Université |
Hôtel Ukraine | Гостиница « Украина » | 29 | Kievskaïa |
Ministère des Affaires étrangères | Министерство иностранных дел России (МИД) | 27 | Smolenskaïa |
Immeuble d’habitation sur la berge Kotelnitcheskaïa | Жилой дом на Котельнической набережной | 26 | Taganskaïa |
Ministère de l’Industrie lourde | Административно-жилое здание | 24 | Krasnyé Vorota |
Immeuble d’habitation sur la place Koudrinskaïa | Жилой дом на Кудринской площади | 22 | Krasnopresnenskaïa |
Hôtel Leningrad | Гостиница « Ленинградская » | 17 | Komsomolskaïa |
Caractéristiques
Ces bâtiments sont conçus pour exalter la supériorité du communisme, et à en fournir une image grandiose et jubilatoire – on se défend de s’inspirer des gratte-ciel américains, modèle honni. Alors que le capitalisme construit des édifices verticaux pour des raisons purement économiques (économiser l’emprise au sol pour maximiser la rentabilité de ses gratte-ciel), le socialisme doit prendre le contrepied et mettre l’architecture au service du peuple.
Les formes massives sont variées, mais des caractéristiques sont constantes, telle la flèche élevée qui surmonte la tour la plus haute – sur demande expresse de Staline, les structures verticales marquées par les alignements des fenêtres, la forme générale pyramidale avec tours étagées en hauteur, la décoration sculptée ou peinte, colossale, faisant appel aux poncifs du réalisme socialiste. On aime aussi à les parer de colonnades ou de pilastres titanesques (« le peuple a droit aux colonnes ! »). L’emplacement des bâtiments, au croisement des axes radiaux et des boulevards, était destiné à structurer l’espace urbain.
Ces immeubles furent lancés en 1948-1949 et leurs plans furent approuvés par Staline lui-même. Les immeubles d’habitation pouvaient contenir jusqu’à 800 appartements pour loger 3 550 personnes ; ils étaient destinés à loger luxueusement les apparatchiks communistes et à leur fournir sur place tous les services : magasins, restaurants, garderies, salons de coiffure, etc. Cette conception inspirée par l’idéologie n’est pas sans rappeler celle du familistère : l’utopie devient réalité.
Chronologiquement, leur construction marque la fin du réalisme socialiste en architecture.
Cette architecture naguère passée de mode, mais symbolique de la ville, a inspiré un nouveau bâtiment d’habitation de Moscou, le Triumph-Palace (Триумф-Палас) terminé en 2005 et actuellement plus haut immeuble d’Europe.
Les formes massives sont variées, mais des caractéristiques sont constantes, telle la flèche élevée qui surmonte la tour la plus haute – sur demande expresse de Staline, les structures verticales marquées par les alignements des fenêtres, la forme générale pyramidale avec tours étagées en hauteur, la décoration sculptée ou peinte, colossale, faisant appel aux poncifs du réalisme socialiste. On aime aussi à les parer de colonnades ou de pilastres titanesques (« le peuple a droit aux colonnes ! »). L’emplacement des bâtiments, au croisement des axes radiaux et des boulevards, était destiné à structurer l’espace urbain.
Ces immeubles furent lancés en 1948-1949 et leurs plans furent approuvés par Staline lui-même. Les immeubles d’habitation pouvaient contenir jusqu’à 800 appartements pour loger 3 550 personnes ; ils étaient destinés à loger luxueusement les apparatchiks communistes et à leur fournir sur place tous les services : magasins, restaurants, garderies, salons de coiffure, etc. Cette conception inspirée par l’idéologie n’est pas sans rappeler celle du familistère : l’utopie devient réalité.
Chronologiquement, leur construction marque la fin du réalisme socialiste en architecture.
Cette architecture naguère passée de mode, mais symbolique de la ville, a inspiré un nouveau bâtiment d’habitation de Moscou, le Triumph-Palace (Триумф-Палас) terminé en 2005 et actuellement plus haut immeuble d’Europe.